Voilà, le théâtre, c'est terminé, et la promo 2014 de la Nouvelle Star est officiellement constituée. Alors que nous nous attendions à ce que l'épreuve des PBO (play-back orchestre) soit la dernière, celle qui permettrait au jury de faire son choix définitif, ce dernier a pris la décision de reprendre l'épreuve de la "dernière chance", créée sur le pouce la saison dernière par les quatre jurés qui ne parvenaient pas à faire leur choix parmi les seize candidats restants. Au vu du niveau des prestations des candidats lors de cette épreuve, le jury a décidé d'emmener sur les primes non pas 15 mais 16 personnes. Dix filles et six garçons qui se produiront dès jeudi prochain sur la scène de l'Arche Saint-Germain.
Retour sur un épisode riche en émotions et source de multiples déceptions, tant pour le jury que pour les téléspectateurs.
Lors de l'épreuve des PBO, impossible de ne pas ressentir la fatigue et le stress chez la plupart des candidats. La prometteuse Mauranne, qui avait reçu un avertissement de la part du jury la veille du fait de son manque de combativité, n'a pas résisté à la pression et s'est totalement perdue dans son interprétation d'A cause des garçons, dans la version de Yelle. Ce faux-pas était celui de trop et lui a coûté sa place dans l'aventure. Et malheureusement, elle n'a pas été la seule à quitter le théâtre sur une prestation ratée. Rares sont les candidats qui ont livré une prestation sans faute, sans oubli de paroles, problème de justesse ou autre. Denis ou Benjamin, qui avaient déjà déçu lors des trios, ne sont pas parvenus à maîtriser leur stress et ont dû dire adieu aux primes dont ils étaient pourtant si proches... Ce dernier nous confie d'ailleurs ici son ressenti sur son aventure Nouvelle Star :
Le théâtre vu de l'intérieur, par Benjamin
"Ce sont mes amis qui m'ont poussé à m'inscrire aux pré-castings de la Nouvelle Star. Là-bas, un des membres du pré-jury m'a convaincu d'aller à Bruxelles pour passer devant le jury, mais c'est au dernier moment que je me suis décidé à y aller. Pourquoi la Nouvelle Star ? Je suis plus attiré par ce programme que je trouve bien plus convivial que d'autres comme The Voice. Je trouve le contexte de l'émission meilleur que d'autres.
Une semaine s'est écoulée entre mon casting et le début du théâtre. Pendant ces quelques jours, j'ai surtout bossé mon a cappella qui est, de loin, mon point faible. La première épreuve du théâtre était la plus importante et la plus difficile pour moi. Le premier jour, quand nous sommes arrivés en milieu d'après-midi, il y avait des sortes de clans, des liens s'étant créés de par nos castings respectifs. Mais dès le lendemain, lors de l'épreuve des lignes, on s'est tous entendus chanter, on se soutenait, c'est là que sont nées de véritables amitiés. Le fait de dormir trois heures par nuit (pour les plus chanceux) n'a pas été le plus facile à vivre. J'ai totalement craqué le matin de l'épreuve des PBO tant j'étais épuisé. On pouvait passer à 10h comme à 15h et les résultats arrivaient tard dans la nuit. Le plus souvent, on ne rentrait pas à l'hôtel avant 1h du matin...
N'ayant jamais tenu un micro de ma vie et en voyant le calme de certains candidats, je me suis demandé plusieurs fois si j'avais les épaules, je me suis battu contre le stress pendant trois jours, et c'est grâce à certains candidats que j'ai pu parvenir jusqu'à la dernière étape. En ce qui concerne l'ambiance générale de ces trois jours, elle était tout simplement incroyable. Personne ne peut s'imaginer ce qu'il s'est passé hors caméras. De véritables liens se sont tissés. J'étais très proche de Claudia, de Chehinaze (que j'ai rencontrée à Bruxelles), de Vincent, de Denis, de Sirine, de Chris, de Cynthia ou encore de Mehdi, et j'en oublie. Humainement, je sais que je ne ressentirai plus jamais ça de ma vie.
Les déceptions, j'en ai connues pas mal. Le manque de sommeil, les interrogations sur nos prestations, la perte de voix (j'étais quasiment aphone la veille des PBO), sans parler de l'oubli des paroles, c'était juste frustrant, on apprenait nos titres par coeur, mais le stress jouant, on oubliait tout une heure après. Sur scène, c'est terrible.
Quand vient le moment du verdict et qu'on apprend qu'on est sélectionné, c'est quelque chose d'immense, un sentiment de joie incroyable de poursuivre l'aventure pour encore au moins une journée. Mais ce fameux verdict est également synonyme de départs, on s'attache tellement, même en une journée. Il faut dire qu'on passait quasiment seize à dix-sept heures ensemble par jour. Voir partir les candidats auxquels on s'était attachés, ça fait vraiment mal moralement. Il y a eu énormément de pleurs, surtout le dernier jour. Je crois que je n'ai jamais autant pleuré que ce jour-là de toute ma vie ! Les coachs vocaux étaient sans cesse présents pour nous, ils répondaient à nos interrogations, nous venaient en aide en cas de problème. Ils étaient un soutien indispensable.
Après les PBO, le verdict a été rapide et nous n'avons eu aucune explication quant à notre élimination. On est restés pour souhaiter bonne chance à ceux qui avaient été sauvés et leur dire qu'on les verrait le soir à l'hôtel. C'est quand on est rentrés chez nous qu'on a eu des explications. Pour ma part, c'est Olivier Bas qui m'a expliqué le pourquoi du comment de mon élimination via Facebook. Selon eux, je n'avais pas les épaules pour gérer le stress des primes.
S'il y a une chose que j'aurais aimé voir à la télé, ce sont les bœufs qu'on faisait tous ensemble, à vingt ou trente autour d'une guitare ou d'un piano, la proximité des candidats, tous les moments qu'on passait ensemble à discuter, tous les moments de partage entre nous. C'était incroyable. Avec sept heures d'attente par jour, il faut dire qu'on avait le temps !
La Nouvelle Star, ça m'a prouvé que j'avais ma place dans ce milieu, que j'avais le talent nécessaire pour continuer dans cette voie. Ça m'a réellement donné confiance en moi, en mes qualités. Mais le plus important, c'est d'avoir rencontré toutes ces personnes, c'est la plus grande victoire de mon parcours. Si c'était à refaire, une chose est sûre, je choisirais Stéréo des BB Brunes plutôt que Chasing Cars... Je suis reparti du théâtre avec des contacts et des projets concrets. En tout cas, tenter d'autres émissions, ce n'est vraiment pas à l'ordre du jour."
D'autres candidats ont livré une prestation d'une qualité nettement inférieure à celle à laquelle ils nous avaient habitués. Pauline et Hugo, respectivement 17 et 16 ans, sont passés à côté de leurs interprétations d'A cause des garçons et de Stéréo à cause d'énormes trous de mémoire. Mais là où le jury aurait pu choisir de les éliminer, compte tenu de leur jeune âge et de la difficulté qu'ils auraient pu avoir à maîtriser leurs émotions lors des directs, ils ont préféré replonger dans la "boîte à souvenirs". Pour ces deux candidats, elle était remplie de trésors et nos quatre jurés ont donc jeté la mauvaise pierre derrière eux pour leur laisser cette fameuse "dernière chance".
Mais bien évidemment, ce qu'il faut retenir de ces PBO, ce sont ces merveilleux moments de musique, comme une main tendue au milieu d'un début de naufrage qui vient nous rappeler pourquoi nous suivons cette émission. Une fois encore, Yseult et Julie, les mêmes qui, avec Priscille, avaient présenté la veille un "trio d'une rare perfection" selon André Manoukian, ont livré des prestations pleine de fraîcheur et remplies d'une énergie revigorante. Un véritable moment de bonheur qui a suivi les passages de Mathieu et de Mehdi sur Stéréo des BB Brunes. Concentrés, impliqués, drôles, ils ont offert au jury les plus belles interprétations de ce titre. Quant à Claudia, Dana et Clarence, ce sont des versions d'Impossible de Shontelle sincères, chargées d'émotion et pleines de jolies failles qu'elles ont présentées à l'impitoyable jury qui n'a pu que s'incliner devant une telle réussite. Enfin, Chasing cars a été sublimée par Marc et Alvaro qui nous ont invités dans leur univers et sont parvenus à toucher en plein coeur jurés et téléspectateurs. Pour ma part, c'est la version d'Ezra qui m'a bouleversée, et je n'ai visiblement pas été la seule. "Si je savais chanter, j'aimerais chanter comme lui", a même avoué Olivier Bas.
Après le départ de dix candidats, le jury a de nouveau convoqué les vingt-deux participants restants à l'épreuve de la "dernière chance". Manoukian, lui, affirme qu'il ne s'agit pas là d'une épreuve mais bien d'une "chance", d'une invitation à leur "reseter les oreilles". A cappella ou accompagné de leur instrument de prédilection, ils devaient interpréter LA chanson. Celle qui devait leur porter bonheur, en quelque sorte. Malheureusement, c'est ici que certains candidats dont la place sur les primes était quasi-assurée ont chuté. Clarence avait choisi de défendre sa place sur Armstrong, sans savoir que cette chanson avait déjà été reprise par Maurane. Au lieu de la chanter, elle l'a "expédiée", selon les termes de la chanteuse. Priscille non plus n'est pas parvenue à briller sur cette épreuve, enchaînant les fausses notes sur un titre de Lana del Rey pour la première fois depuis le début de son aventure.
Le choix du jury ne s'est pas révélé très surprenant, mis à part pour deux ou trois noms sur lesquels je n'aurais jamais parié pour les primes : Sirine, l'hypersensible, Chehinaze, la "cagole cosmique" ou encore la discrète Kim. Pour les autres, cette "dernière chance" aura surtout servi de confirmation. Mathieu a terminé son parcours comme il l'avait commencé, sans aucun faux pas, sur du Bob Dylan. Yseult a montré ce qu'elle sait faire de mieux en tournant à sa sauce le Dog days are over de Florence + The Machine. Julie a honoré son statut de "Adèle à la française" sur Hometown Glory. Hugo s'est ressaisi et, accompagné de sa guitare, a impressionné le jury sur un "beau bordel". Pauline a repris Ain't no sunshine, chanson qu'elle a interprétée de nombreuses fois l'été dernier et qui a toujours eu son petit effet, effet qui n'a pas loupé sur le jury. Claudia a interprété le sublime Adorn de Miguel, accompagnée par Hugo à la guitare. Mehdi, "l'écorché vif", a livré une bouleversante version de Tuesday de James Arthur. Quant à Ezra, il a bluffé les jurés sur une version de The Boxer de Simon and Garfunkel d'une beauté rare.
"16 candidats aux univers artistiques originaux, surprenants, singuliers, peut-être même de mémoire de Nouvelle Star, la promotion la plus intéressante depuis dix saisons". Voilà sur quoi s'est achevé cet épisode, et après y avoir réfléchi, OUI, cette promotion me semble bel et bien être la plus intéressante depuis dix saisons. Parce que pour la première fois, le niveau est élevé et réellement homogène. Pour la première fois, je n'ai pas eu un mais des coups de coeur. De véritables coups de coeur comme il n'en arrive généralement qu'un ou deux par an. Voilà la raison pour laquelle mon coeur bat encore si fort pour la Nouvelle Star après tant d'années.
Je vous laisse sur un billet rédigé par ma copine Laure qui, vous le verrez, est aussi atteinte par la Nouvelle Star que moi... Je sais que je suis quelque peu mono-sujet en ce moment mais je vous promets de revenir bientôt avec d'autres petites choses !
"La Nouvelle Star est une
émission qui a toujours beaucoup compté pour moi. C’est en effet
elle qui la première a commencé à me forger une culture musicale,
c’est en la regardant que j’ai réellement compris ce qu’était
la musique. J’y ai également découvert tant d’artistes
étonnants dont je suis encore avidement le parcours. Mon rapport à
la musique a donc toujours été lié, d’une certaine façon, à
cette émission.
Quel n’a pas été mon
bonheur lorsque la Nouvelle Star a ainsi été reprogrammée l’année
dernière ! Et cette fois, j’ai décidé de faire les choses
autrement, j’ai décidé d’aller voir en concert tous ces
candidats qui m’avaient touché d’une façon ou d’une autre une
fois leur parcours terminé. J’ai ainsi découvert l’envers du
décor. Ca m’a permis de comprendre que leur vie ne s’arrêtait
pas à l’émission. Et j’ai également compris la sincère amitié
qui liait tous les candidats, j’ai compris que les liens qui
s’étaient tissés entre eux n’étaient pas liés simplement à
leur parcours musical, mais aussi à ce qu’ils étaient
humainement. Tout simplement. J’ai donc pu voir ce qu’on ne
soupçonne pas derrière l’écran : les candidats des primes,
ceux du théâtre, ensemble. En les voyant je ne savais plus qui
s’était arrêté où dans l’aventure. Parce que j’ai compris
que ce n’était pas cela qui comptait.
Forte de cette belle
expérience c’est donc d’un point de vue différent que j’ai
abordé cette nouvelle édition de la Nouvelle Star. Lorsque le
théâtre est arrivé j’ai décidé de porter un regard attentif
sur chacun des candidats, même ceux qu’on ne voyait pas, ceux qui
n’étaient pas forcément mis en valeur par l’émission, ceux que
l’on voyait partir les uns après les autres, pour aller plus loin
avec eux. J’ai ainsi retenu des candidats comme Clarence, Julien ou
encore Priscille qui ne manqueront certainement pas de faire parler
d’eux dans d’autres circonstances. Et je compte bien être là le
jour où ça arrivera.
Une
fois de plus j’ai compris la sincère amitié qui liait tous les
candidats, j’ai tenté au mieux de discerner ce que la caméra ne
laissait qu’entrevoir.
Parce que la Nouvelle Star est vraiment pour
moi une aventure humaine. Oui, humaine pour moi, simple
téléspectatrice. Je me suis toujours demandé pourquoi cette
émission me touchait autant et je crois avoir quelques pistes de
réflexions. A mon sens la réponse est que la Nouvelle Star est un
programme simple et sincère. Ce sont les deux adjectifs qui
qualifient pour moi les nombreux candidats de cette émission.
Il y a
leur envie de chanter, il y a leurs rêves leurs désirs. Mais il y a
aussi leurs doutes, leurs remises en question. Ce sont des jeunes qui
font ce qu’ils peuvent pour réussir dans la musique. Pour faire ce
qui leur tient le plus à cœur. Ils brillent parfois, puis
s’écroulent ensuite, parfois définitivement, certains se
relèvent, défendent ce qu’ils veulent être et y parviennent.
Alors la Nouvelle Star ce serait peut-être finalement comme un
miroir, un miroir de la vie, de nos vies, dans lequel on se
reconnaît, comme une sorte de microcosme musical (ainsi comment ne
pas me reconnaître, moi élève en prépa, dans le parcours du
combattant des candidats au théâtre par exemple ? Et les
exemples sont nombreux).
Un miroir donc, mais qui
dans son reflet fait apparaître plus lumineux certains candidats
dont on découvre le talent. Je dois dire à ce propos que cette
saison de Nouvelle Star m’apparaît comme singulière. En effet il
y a toujours eu ce schéma classique dans l’émission du candidat
favori qui se révèle dès les castings et impressionne jusqu’à
une finale qu’il remportera en toute justice sans réelle surprise.
On peut ainsi penser à des candidats comme Christophe Willem, Julien
Doré ou encore Sophie-Tith l’année précédente. J’ai aussi eu
mes propres favoris, mes évidences, qui me sont apparues
immédiatement et que je n’ai jamais lâché ensuite, je citerai
ainsi Benjamin Siksou ou Florian l’année dernière.
Mais cette année rien de
tout cela. Enfin si, quelques coups de cœurs dès les castings dont
le plus important a été celui d’Yseult qui m’a mis la claque
musicale que je n’attendais pas d’une voix féminine et qui n’a
cessé de m’impressionner prestation après prestation. Mais si
j’ai cru l’affaire réglée à la fin de ces castings, rien ne
s’est passé comme prévu. Car ce qu’il s’est passé
d’inattendu c’est que d’autres candidats sont venus me
retourner, m’attraper le cœur comme je ne m’y attendais pas lors
des épreuves du théâtre. Je pense ainsi à Mathieu dont je n’ai
perçu l’étendue du talent que jeudi dernier lorsque j’ai
découvert la joie et la sensibilité que me faisaient ressentir ses
interprétations. Ou Mehdi que je n’avais pas réellement aperçu
au moment des castings et qui n’a cessé de m’impressionner. Et
que dire de Julie que je n’ai découverte qu’au moment des trios
et dont la voix me transporte ? Ou encore Ezra dont la version
de Chasing Cars m’a offert le plus grand frisson de ce
dernier épisode ? Ou encore de… Je pourrais continuer ainsi
avec tant de candidats. Car elle est là la singularité de cette
saison, les candidats surprennent, semblent presque se découvrir
eux-mêmes sous nos yeux. Je n’ai jamais vu de telles évolutions
chez les talents aussi tôt dans l’aventure. Alors cette promotion
me rend curieuse. Comme jamais. J’ai envie de découvrir encore
tous ces candidats dont j’ai le sentiment de n’avoir perçu
qu’une infime parcelle du talent, j’ai envie d’être surprise
et j’ai l’intime conviction que je le serai. Aujourd’hui mes
favoris sont Yseult, Mathieu, Ezra et Mehdi. Mais il n’en était
pas de même avant jeudi dernier, et il en sera peut-être autrement
après jeudi prochain. Car s’ils sont ceux qui m’ont à ce jour
le plus touchée je n’en note pas moins le niveau impressionnant
des autres candidats. Peut-être n’ai-je pas encore vu chez eux ce
que j’ai tout juste découvert chez ces quatre là. Je veux me
laisser porter. Porter par la surprise de cette saison dont je suis
incapable de prévoir une fin. Quatre favoris ? Cela ne m’est
encore jamais arrivé. Et je n’ai pas le sentiment que ce soit
parce qu’aucun candidat ne parvient à se détacher. Mais parce que
tous sont bons tout simplement.
Et je n’oublie pas ce
que j’ai appris l’année dernière, il ne s’agit pas de prendre
les candidats les uns après les autres, les uns contre les autre,
mais de les percevoir comme un tout, comme une équipe qui va nous
faire vivre de beaux moments dans les mois à venir et même après
encore."